REVOLUTION #5 - SHAD GASPARD VS RANDY ORTON.

Messages : 280 Date d'inscription : 15/01/2013 Age : 66

Le Legend Killer qui a battu Mysterio au PPV, va t'il battre le nouveau venu ?

Messages : 711 Date d'inscription : 24/02/2013 Age : 28

Nous nous retrouvons dans une cabane loin de toute vie sociale, loin de toute activité humaine, esseulé au milieu d’une campagne on ne sait trop où. Dans la cabane, un homme, attaché par les pieds, un homme noir plus précisément, un homme noir fatigué, épuisé, souffrant. Il gesticule seul au milieu de rien, seul, oubliant toute notion du présent, toute notion du futur.

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Un homme entre dans la cabane. Déterminé. Inquiétant. Une nouvelle fois, on ne comprend pas la situation actuelle. Que fait cet homme noir, attaché par les pieds dans une cabane abandonnée ? Que fait cet homme blanc ? Qui est-il ?

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Randy Orton – REVEILLE TOI NEGRO !

L’homme en noir semble surpris et se réveille brusquement. Il semble perdu dans ses pensées.

Randy Orton – Peuple noir, révoltez-vous ! Peuple noir, levez-vous ! Peuple noir, battez-vous ! Regarde ce qu’il en reste de ce peuple noir ! Regarde ce que j’en ai fais de ce peuple « fort » qui se bat pour l’égalité et ses libertés individuelles. Regarde ce qu’il en reste de ce peuple qui s’est libéré de l’esclavagisme. Ce que j’en ai fait ? Une simple bête accrochée par les pieds comme un boucher pourrait mettre sous les projecteurs ses plus belles bêtes.

Randy Orton fixe la caméra, intensément, aucun sentiment n’apparait sur son visage.

Randy Orton – Un peuple maltraitée pendant de longues années, un peuple qu’on a relégué à l’état de bête, à l’état de jouet, un peuple qui n’a ni culture, ni art, ni technologie, ni science, ni domaines intellectuelles développés. Un peuple qui s’est battu pour sa liberté. Et qu’est devenu ce peuple ? Un peuple soumis par la dictature, la tyrannie, un peuple qui s’entretué, un peuple à genoux devant les puissances islamistes, un peuple inexistant. Le noir s’est battu pour sa liberté face au maitre, mais s’est plongé dans un goût de la dictature. Et savez-vous pourquoi ce paradoxe existe ? Parce que la race noire n’est pas autonome, la race noire a besoin d’un maître, d’un guide, d’un héros, d’un tyran. La race noir a besoin de cet hétéronomie, elle a besoin qu’on lui explique clairement ce qu’il faut faire, comment le faire, et quand le faire. Le peuple noir est un peuple faible.

Randy Orton regarde avec un air amusé sa victime.

Randy Orton – Et aujourd’hui tu es ici, attaché par les pieds, destiné à mourir dans une cabane on ne sait où. Pauvre mort… pauvre destin… pauvre vie. Finalement, tu es un peu comme ce Shad Gaspard que je vais affronter dans peu de temps, un homme qui n’aura rien connu, une vie pauvre et terne, une vie sans succès, sans gloire, sans félicitations mais seulement des humiliations, des moqueries, des désillusions. Un homme qui ce sera battu toute sa vie pour devenir un grand du business, un grand de la lutte, il se sera battu toute sa vie pour devenir le premier noir champion du monde. Mais au final, il n’aura connu qu’une période de sa vie où le monde le soutenait pour faire le clown, avec un autre nègre à ses côtés. Des gens qui riaient de son image gangsta looser. De ces deux petits caïds qui amusaient la galerie en jouant au gangster sans n’avoir le charisme, la carrure et la prestance qui y va avec. On ne s’improvise pas gansta, on l’est. On ne s’improvise pas lutteur, on l’est.

Petite pause.

Randy Orton – Et aujourd’hui, comme tout stéréotypes de la brute noir, il s’improvise comme la voix de la race noir, comme le sauveur d’une population, comme le Nelson Mandela de la lutte, le Martin Luther King du charisme. Comment veut-tu faire croire à moi, qu’un mec qui n’aura connu que la défaite dans sa carrière, l’humiliation, qui n’aura réussi ni en équipe, ni en solo, puisse aujourd’hui, se rendre crédible en tant que défenseur du black power ? En tant que défenseur d’une population entière. On ne se crée pas une personnalité en claquant des doigts, on se crée pas un charisme avec un rôle et on ne se crée pas un quelconque talent en s’improvisant comme un exemple. Tu es faible Shad, comme toute ta race, tu es faible Shad. Faible. Faible.

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Randy Orton – Puis bon, ton petit compagnon Shad, il se trompe d’époque surtout ! Le rôle du défenseur des droits des noirs, c’était au début du XXème siècle, tout au plus. Aujourd’hui, qui est président des Etats-Unis d’Amérique ? Barack Obama, un noir. Qui est une des plus célèbres animatrices de la télévision Américaine ? Oprah Winfrey, une noire. Vous vous relégué seul au rang de martyr, relégué seul au rang de population maltraitée. Aujourd’hui, vous avez des droits en Afrique du Sud, en France, aux Etats-Unis d’Amérique, mais vous n’arrivez pas à vous libérer de vos chaines. Et pourquoi cela ? Parce que vous n’êtes pas de nature libre, vous n’êtes pas né libre, comme je l’ai dis plus tôt, sans la voix d’un maître, vous ne pouvez pas avancer. Citez-moi un pays Noir-Africain, hors de ceux qui ont connu un héros, où la population s’instaure elle-même un système d’égalité, un système de liberté, un système démocratique ?

Nouvelle petite pause

Randy Orton – Il est temps à présent de devenir votre maître, de vous dire quoi faire, de vous raisonner, de vous instruire. Aujourd’hui, je vous le dis, vous aviez raison, le peuple noir n’est pas un peuple égaux au peuple blanc. Oui aujourd’hui, vous pouvez en être sûr. Le peuple noir est fait pour mourir, le peuple noir est fait pour subir, souffrir, mourir de fatigue. Shad Gaspard va mourir comme toi, à bout de force, et je porterais le coup fatal pour achever ses souffrances.

Randy Orton part chercher quelque chose.

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Randy Orton – Tu sais petit noir, j’ai appris ces derniers temps que l’homme perd sa force mentale quand on s’attaque à un de ses proches, j’ai appris que quand on s’attaquait à un des êtres les plus importantes de la vie de ton ennemi, il était plus facilement attaquable, plus facilement démontable. Shad est un défenseur du black power ? Alors je vais m’attaquer à un des wagons de sa locomotive, je vais m’attaquer à la race noir, à un des êtres qu’il est censé défendre. Nous verrons bien s’il prend au sérieux son rôle, nous verrons bien s’il est si attaché que ça à son petit peuple. Aujourd’hui, ton destin est de mourir, attaché par les pieds, la tête en bas, dévêtue, aujourd’hui, c’est l’heure de ta mort, aujourd’hui, tu seras mort comme tout tes confrères, à leur apogée, le temps où le peuple noir servait au moins à servir gratuitement l’homme blanc, le temps où le peuple noir remplaçait le blanc au travail. Aujourd’hui, vous êtes devenus libre, et vous vous êtes enlevé tout ordre d’importance dans le rang mondial.

Randy Orton approche le couteau du corps.

Randy Orton – Qu’est-ce que le poids du continent Africain dans l’économie mondiale ? Dans les grandes décisions politiques mondiale ? Où vont les entreprises ? En Asie, en Europe, en Amérique, mais jamais en Afrique. Vous êtes considéré aux yeux de tous comme un peuple renfermé sur lui-même, un peuple fermé à toute ouverture au monde. Vous vous êtes tué tout seul, et maintenant, il est de mon rôle d’abréger vos souffrances.

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Randy Orton – Que Satan veille sur son corps, négro.

Messages : 75 Date d'inscription : 17/03/2013

“Ladies and gentlemen, this glorious and powerful message dedicated to the black community is brought you by The Future of GWC, The Savior of Black Power, The Prince of Brooklyn. Shad Gaspard.”

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Saint Louis, Missouri. 320 000 âmes, ville qui a enfanté le légendaire Chuck Berry, mais aussi et surtout puisque nous ne sommes pas là pour parler blues mais bien slip moulant, tatouages dégoulinants et fous furieux accros au coup de latte dans la tête, The Apex Predator, Randy Orton. Pour les plus étourdis, ou simplement les plus bêtes, je vous rappelle que cet homme ne sera nul autre que l’adversaire du nouveau venu qui fait grand bruit, celui qui n’est plus le même homme que l’homme rieur que l’on a connu par le passé, j’ai nommé le néo-philosophe Shad Gaspard. D’ailleurs, l’homme se prépare, tapi dans une chambre d’hôtel. A ses côtés, un homme au téléphone.

? - NON ! NON ! NON ! Monsieur Gaspard ne fera pas d’interview ou de conférence de presse avant ce combat ! Il n’a rien à dire, ni à vous, ni aux dirigeants, ni à vous bande de chiens galeux ... (Silence) MAIS PUTAINS VOUS ÊTES INCROYABLEMENT BORNÉ OU JUSTE PROFONDEMENT IDIOT ? LA RÉPONSE EST NON ! Il ne répondra qu’une fois entre les cordes face à Orton, ni avant, ni après.

Shad se lève, tape sur son épaule, et l’homme se retourne, il s’agit du Coach, Jonathan Coachman.

Shad - Mec, passes moi le téléphone, je m’en occupe. Vas plutôt me chercher un truc frais à boire, s’il te plait.

Le Coach s’éxécute, et donne le cellulaire à son protégé.

Shad - Écoutez Gentleman, qui que vous soyez, peu importe qui vous représentez, d’où vous venez, la couleur de votre peau ou de votre costume taillé dans les plus belles tissus italiens pour vous donnez l’illusion d’un pouvoir et d’une présence que vous n’aurez jamais, laissez moi vous expliquer la situation. Cela sera clair, concis, précis. Après tout, ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, non ? Bon, j’ai décidé de ne donner aucune conférence de presse pour la raison suivante. Je ne veux pas faire de tapage sur mon arrivée grâce à la puissance de mon élocution. Je ne suis pas un combattant de MMA ou un boxeur noir et naïf sous la houlette d’un promoteur blanc corrompu comme Dana White, Mc Mahon ou Don King, qui même s’il est noir, a déteint et agit comme un blanc qui méprise ses protégés qui ne sont que du bétail à ses yeux. Je ne suis pas de ceux qui doivent promouvoir leur combat afin de faire mousser un événement financièrement juteux et qui lui permettra de recevoir un gros chèque à un pachyderme qui n’aura rien eu à faire que miser sur le bon cheval pour se goinfrer de billets verts. Je suis un homme libre, je bénéficie d’un avantage que mes ancêtres noirs n’ont jamais eu, et c’est au nom de ce droit civique que je me permets d’insister sur ma décision. La liberté. La liberté d’agir, de m’exprimer, de penser. Je ne suis pas un esclave moderne enchainé à travailler pour le profit d’un homme sournois. Je suis un homme libre. Plus libre que vous misérable petit blanc, qui doit rendre des comptes à cet homme sans scrupules pour le bénéfice d’une société qui emprisonne votre âme et votre conscience contre un petit bureau dans une pièce enfumée et climatisée, où on vous laisse un libre accès à la machine à café pour vous faire miroiter un sentiment de liberté. Moi je suis cet homme libre, qui agit comme bon lui semble, qui fait ce qu’il veut et qui s’exprime de la meilleure manière qu’il soit pour un soldat du ring, un caporal des cordes. En frappant sans cesse, en humiliant chaque obstacle qui se dresse contre lui, en sentant ce sentiment de peur qui se développe au fil des minutes chez sa victime, en s’immisçant dans le crâne de son ennemi pour deviner ses faiblesses. C’est ce que je fais, c’est ce que j’aime faire, et c’est ce en quoi je suis le meilleur. Maintenant, je dois vous laisser, les grandes batailles ne se gagnent jamais sans une bonne stratégie, alors je me dois de vaquer à des occupations plus saines que de répondre à un binoclard écervelé qui pensait détenir le scoop de l’année au moment où il a composé ce numéro. Ce fût néanmoins un plaisir, Gentleman. Adieu.

Bon, ça c’est fait. Pas de temps à perdre, Randy Orton est un gros défi et chaque seconde compte. C’est le moment choisi par Coach pour revenir de ses petites emplettes.

Coach - Tiens, Shad, je t’ai pris ce que tu voulais. Par contre, une question me vient à l’esprit. Pourquoi être aussi déterminé ? Pourquoi être aussi renfermé ? C’est Orton qui te fait ça ? C’est ...

Shad - SHUT UP ! Tu veux la raison pourquoi je veux démolir Orton plus que n’importe qui ? Tu veux le savoir ? TU ES SUR QUE TU LE VEUX ?

Coach - Euh ouais, mais relax Shad, relax. Parlons en calmement, t’énerves pas, ne te disperses pas. Restes calme pour le moment, ok mec ?

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Shad - Alors assoyons-nous. Une bonne histoire, comme celles que ma mère me racontait avant de dormir, se raconte toujours assis. Sais-tu ce qu’est Orton ? Orton est un petit enfant né, ici même, à Saint Louis. C’est d’ailleurs pour ça que nous sommes là, ici dans SA ville, j’ai besoin de ressentir les vibrations qui ont bercé son enfance, ses premières craintes. Comme je le disais, Orton est un enfant, presque né dans un ring, avec sa maudite famille de lutteurs. Le « légendaire » Cowboy Bob Orton, fils de Bob Orton Sr. Bien une coutume de blancs ça, redonner son prénom à son fils en rajoutant « Junior », comme pour créer une dynastie, seule moyen pour eux de perdurer dans l’histoire. Toute sa carrière, son père a gagné grâce à des stratagèmes machiavéliques, tel Don Juan pour séduire et triompher, et a montré à des millions de personnes que le mensonge, la tricherie, la manipulation, étaient des armes pour gagner, là où d’impénétrables vertus telles l’honnêteté, le courage, la bravoure sont bien plus honorables et ont pourtant été bafouées. Et comme tout enfant aimant son père, c’est ce que Randy a reproduit dans son épopée de lutteur. Là, ou son talent aurait fait de lui un lutteur moyen, il a accédé au sommet par la fourberie et la lâcheté. Mais commençons par le début, Randy a vu le jour dans cette misérable ville froide et industrielle du Missouri, un état dont tout le monde s’en fout car trop éloigné des côtes est et ouest, et sans intérêt particulier. C’est dans ce type d’endroit que, par le passé des millions d’hommes et femmes, qui n’ont eu pour ce crime, celui d’être né noir, sont morts à la tâche ! Tué par des pseudo-patriotes intellectuels blancs qui avaient compris l’intérêt de déléguer leurs basses besognes à des gens dont ils ignoraient possiblement l’existence et dont ils méprisaient la vie comme des tyrans tels Hitler l’ont fait bien plus tard. C’est dans cet état esclavagiste et raciste que le jeune et innocent Randy a vu son père incarner un cowboy, ce type d’homme qui maltraite les hommes et les animaux pour son simple plaisir, un homme souvent sale, négligé, peu glabre qui incarne un modèle sociologique apprécié dans des états majoritairement composé de culs-terreux et de bouseux comme ici. Alors, est-ce la faute de Randy d’être né dans un coin perdu et totalement inintéressant comme celui-ci au passé vénal et raciste? Sûrement que non, mais il a grandi dans un contexte où le jeune blanc fils de célébrité pouvait tout faire, même les choses immorales et provocantes. Et là où on aurait pu penser que cela changerait dans son évolution, ce qui aurait prouvé son intelligence, le futur n’a fait que prouver qu’Orton est un illustre prétentieux, pathétiquement arrogant, adepte de l’abus de pouvoir. Il est au monde du catch, ce qu’un homme comme Napoléon Bonaparte a été pour la France. Un homme qui se veut visionnaire, mais qui ferait tout pour être au sommet de la chaine, quitte à ruiner des familles, tuer des âmes.

Vous imaginez Orton en Bonaparte ? Only Shad can do that. Yeah Nigga.

Mais, je vois ta mine dubitative, tu dois me prendre pour un fou, or je ne fais que conter la vérité. Tu te souviens de Ken Anderson ? Celui qui était adulé sous le nom de Mr.Kennedy par le passé ? Celui dont on promettait un futur aussi brillant que celui que Michaels avait eu 20 ans auparavant... Pour le simple fait que cet homme pouvait menacer son leadership sur la meute des lutteurs, derrière Cena, Orton a prétexté une prise loupée lors d’un banal match, comme des centaines sont disputés chaque année, pour le faire virer. Depuis, Ken erre dans un milieu beaucoup plus sombre, tout ça parce qu’Orton a préféré éliminer la concurrence plutôt que d’essayer de se dépasser pour vaincre un homme qui se contentait de faire son travail, et qui n’avait pour seul défaut d’être trop talentueux. Cela me rappelle lorsque les extrémistes ont tué Martin Luther King, parce que celui-ci répandait la bonne parole et que plutôt d’élever le débat pour cohabiter en paix et rendre leur monde meilleur, ont préféré éliminer ce qu’ils percevaient comme une puissante menace. Orton fait partie de cette espèce là. Oui, ESPECE, je n’ai pas peur de le dire.

On prend une petite pause, petite gorgée d’eau.

Shad - Je n’ai jamais eu de respect pour cet homme. Pourquoi aurais-je du respect pour quelqu’un qui méprise les autres, sauf ceux qui peuvent lui faire grimper les échelons plus vite que les autres. Il court-circuite les procédés pour aller au top, et une fois au top, il se prend pour le Roi Lear de Shakespeare. Le gars fume de la marijuana, casse des chambres d’hôtel grassement payées par ses employeurs. Lorsqu’un homme comme lui, à notoriété mondiale, et blanc, s’en tire avec une vulgaire suspension et une amende ridicule. Quand un de mes frères noirs se fait attraper par les forces de l’ordre à Brooklyn ou à Compton, on le traine derrière les barreaux comme un vulgaire criminel qui aurait assassiné une famille de hauts dignitaires de la société. Quel est ce système à deux vitesses, là où l’on parle d’égalité pour mes 300 millions de concitoyens. Tu comprends mieux maintenant Jonathan pourquoi cet homme doit payer pour ses crimes. Si l’on ne peut faire confiance à la justice américaine, alors je deviens la justice. Je suis cet avocat du peuple, de tous les citoyens honnêtes, qui n’ont qu’une volonté d’égalité au XXIème siècle, là où le système blanc est corrompu et protège les anges blonds alors que ceux-ci n’ont que l’égoïsme, la fainéantise à la bouche.

Coach - Méfies toi quand même, Orton reste un formidable compétiteur. Ce n’est pas que je doute de toi Shad, mais pour un début de carrière ici, ils ont placé la barre relativement haute.

Shad - Tu sais Coach, je me demande si toi et moi, nous voyons les mêmes choses. Là où toi, tu me parles de réputation, d’un nom plutôt ronflant, au passé indéniablement récompensé et glorieux, mais moi je te parle de faits. Et laisses moi te démontrer la triste réalité. Tu te souviens de Randy Orton, le plus jeune World Heavyweight Champion de l’histoire, de la Superstar du futur, de celui dont on pensait qu’il pouvait tutoyer les sommets comme les nuages tutoient les cimes de l’Himalaya ? Tout ceci est fini. Ce n’est plus que des ruines, des cendres. Si Orton était une ville, ce serait Pompéi, et le temps n’est nul autre que le Vésuve. Un long courant de lave qui déferle sur un homme en perte de moyens. Quand j’ai vu son nom inscrit dans le roster de la GWC, je pensais à un nouvel élan de fraîcheur, un renouveau spirituel, une seconde chance suite à ses échecs à la WWE qui l’avaient laissé délaissé au profit des Cena, Punk, Rock ... Lui que l’on voyait tel le futur, avait vu que son « futur » était devenu son passé, et que le futur l’avait dépassé. Et donc cette seconde chance, comparable à celle donné à certains bandits qui ont eu pour occasion de se racheter après leurs déboires, n’a fait que confirmer cette crainte que j’avais pour lui. Il n’est plus au niveau, cela se voit, cela se sent. Un compétiteur sent ces choses là. Lui qui était le nom le plus prestigieux à son arrivée reste sur une victoire certes, mais combien de défaites les ont précédées ? Une ? Deux ? Trois ? Quatre. QUATRE. Quatre défaites. Soit 80% de ses combats. Soit le même ratio que le pourcentage de victoires des pires sparrings partners qui ont voulu voler de leurs propres ailes. Ce sentiment que j’ai vu en Orton, me rappellent ces hommes que je voyais lorsque je travaillais pour Iron Mike Tyson. Ces hommes qui sortent du gymnase, le regard baissé, voyant une jeune pousse réussir là où ils ont échoué. Et cela ne peut mener qu’à une seule chose. La dépression, la chute aux enfers, l’isolement. As-tu observé ce regard lors de Capitulation lorsqu’il a cloué son adversaire ? As-tu vu ce regard... Ces yeux, ordinairement semblables à un prédateur, à un guépard prêt à bondir sur une antilope... Qui débordaient de frustration, de jalousie, d’envie. Le commun des mortels a pensé qu’Orton avait son regard de vainqueur. Non, la vérité est toute autre. Orton le sait. Même si je le méprise et le hait de tout mon être, j’ai de la compassion pour cet homme. Il ressent ce que j’ai ressenti quand mes échecs du passé ont failli me déporter vers un monde sombre où l’alcool et les tenues négligées font partie du commun. Ils voient ces jeunes stars grandir... Ziggler, Hero, Swagger, qui l’a annihilé il y’a peu... Tous ces jeunes qui percent comme lui auparavant. Et il voit des valeurs sures comme The Rock rester là où lui n’a pu se maintenir. Maintenant il rentre dans une phase cruelle. Une nouvelle ère, qui sera sa dernière sur un ring. Celui du combat de trop. Ce combat, ce challenge qui fait de lui un défi si spécial, où l’on pense repartir, remonter la pente, tutoyer de nouveau les sommets. Et là où le compte de l’arbitre fait mal lorsque l’on est vaincu. Regardes le grand, le Greatest Of All Time, Muhammad Ali perdre contre Trevor Berbick, dans un combat que tout le monde boudait. La liste est longue, dans tous les domaines. Cinéma, musique, littérature, sport, jeux d’argent. On pense toujours pouvoir repartir, toujours... Jusqu’au moment où l’on se retrouve seul, sans rien, dans une étroite ruelle, à se morfondre dans un carton qui nous sert de couverture. J’en ai vu des bougres dans les rues de Brooklyn quand j’étais gamin, des gens qui avaient eu une carrière tout à fait honorable dans leur domaine, mais qui ont échoué et n’ont pas su repartir. Pour Orton, le déclin a commencé, durera un combat de plus. Saura t’il s’arrêter après cette nouvelle défaire ? Je ne sais pas.

Shad s’arrête, se lève, et tout un léger flou semble planer dans son crâne.

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Shad - Je ne sais pas, vraiment pas. Mais tu connais Randy, tu as connu le prodige, celui qui n’hésitait pas à malmener ces adversaires comme un chat joue avec une souris morte. Là, le côté primitif a pris le pas sur l’homme sensé. Il me fait penser à Robinson Crusoé, perdu sur une île et qui retombe dans un côté animal très poussé. Le simple fait de vouloir enlever le masque de Rey Mysterio, ce désir poussé de plonger un homme dans une détresse que lui-même est en train d’endurer. Imagines qu’il eut réussi, que le monde ait vu sa tête, là où les coutumes de la lucha libre sont claires, enlever un masque est synonyme d’humiliation et de déshonneur, imaginerais tu l’état de Mysterio ? Il serait déchiré, bafoué, je me demande même s’il serait encore parmi nous à ce jour. Heureusement, l’issue n’a pas été si cruelle, et Randy a fait part de sa torture mentale à la planète entière avec ces actions, il est mal, torturé. Et c’est mon devoir de justicier, de sauveur des âmes perdues de l’aider, en le détruisant, en ne lui laissant plus d’autre choix que d’arrêter, pour son bien. Quand bien même son intégrité physique n’est pas menacée à l’heure actuelle, sa santé mentale est des plus menacées. « I hear voices in my head » ? Ces voix doivent s’arrêter, il n’y a qu’un traitement que je connaisse, c’est de tout plaquer. Il n’a plus la place qu’il revendique. C’est l’histoire d’Old Timer et de son chien, la même que Shawn Michaels racontait à Ric Flair avant de l’envoyer à la retraite : le chien est malade, fatigué, mourant, n’est que l’ombre de lui-même alors on lui tire une balle dans la tête pour abréger ses souffrances. « Rien n’est plus tragique que de rencontrer un individu à bout de souffle, perdu dans le labyrinthe de la vie. » selon Martin Luther King. Il a raison. Je le hais, mais pourtant je serais son sauveur. Il me percevra comme son bourreau, alors que je vais lui faire renaitre cette lueur de lumière qui lui permettra de sortir du tunnel qu’il parcourt depuis trop longtemps et qui l’a épuisé.

It’s time Randy. It’s your time. C’est l’heure de la nouvelle ère pour toi, comme pour moi. Moi le petit nigga de Brooklyn, qui a survécu longtemps contre des types de ton espèce, va enfin voler comme un papillon et te plonger dans le noir, pour de bon. WAKE UP RANDY ! THE NIGHTMARE IS OVER ! Vois la lumière, regardes le ciel, quittes ton enfer, je suis là pour toi ... N’aies pas peur, ça va te sembler douloureux, mais tout ira mieux. Bientôt, je te le promets...

Shad respire un grand coup et tape dans le dos du Coach.

Shad - Voilà mon ami. Ceci était le merveilleux conte de Randy et le vilain fou noir. En route, la route vers Calgary est longue.

Les deux hommes prennent leurs bagages et se dirigent vers la sortie, vers ce qui s’annonce une rencontre palpitante entre deux hommes si différents, mais au parcours quelque peu similaire.

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